REVIEW

Alone in the Dark (Édition Limitée)

PC DVD-ROM

RÉDACTION : HYDCLOUD · 5 SEPTEMBRE 2013

INFOS

DÉVELOPPEUR

Eden Games

ÉDITEUR

Atari

GENRE

Survival horror

NOMBRE DE JOUEURS

1

SORTIE FRANÇAISE

20 juin 2008

C'est un constat : le cinquième épisode d'une série de survival-horror est souvent l'opus de trop… Pourtant cette dernière aventure du "détective de l'étrange" Edward Carnby avait deux ou trois arguments sous sa manche pour faire la différence et ainsi apporter, comme il le faisait quinze ans auparavant avec une trilogie qui a marqué les Annales, son petit brin de fraicheur à l'heure où la créativité était un atout majeur faute de moyens technologiques.

C'est la boite lyonnaise Eden Games, connue pour son travail sur un tout autre genre, la série des V-Rally, qui s'y colle…

Fruit d’un développement qui aura pris près de quatre longues années et sobrement intitulé "Alone in the Dark", on comprend très vite que les développeurs veulent revenir aux sources de la saga. C’est en effet une sorte de quête d’identité du principal intéressé, Edward Carnby, qui nous est proposée. On ne connaissait effectivement pas grand chose de ce personnage si ce n’est sa faculté à rajeunir au fil des épisodes…



Notre détective commence fort puisqu’il se retrouve, dés le début de l’aventure, complètement amnésique et retenu captif par des individus peu scrupuleux dans un building de Manhattan. Le pauvre se fait matraquer de questions au sujet d’une pierre mystérieuse mais est incapable de satisfaire leur demande…

N’ayant plus besoin de lui, les hommes décident alors de l’achever mais une intervention "divine", à savoir celle d’une fumée noire apparue au travers d’une fissure formée par la soudaine déchirure des murs, vient emporter nos agresseurs. S’ensuit bien évidemment l’effondrement des lieux, Edward Carnby n’a que quelques minutes pour se sortir de là. Il découvre alors un Central Park, entouré par d’immenses crevasses, au ciel lugubre et respirant une atmosphère apocalyptique. Les forces démoniaques sont en approches, votre aventure commence…

Au programme : phases d’actions, d’aventure, de plates-formes, des énigmes voire même des trajets en véhicules, notre héros ne chôme absolument pas ! Premier constat et à l’heure des grandes audiences de séries télévisées, l’aventure est découpée en… Épisodes !

Ces épisodes peuvent par ailleurs, selon le bon vouloir du joueur, être commencés dans le désordre mais aussi être interrompus à tout moment pour pouvoir y revenir plus tard. Les désormais célèbres "previously" lors de la reprise d’un épisode et autres "cliffhangers" de fins n’ont pas été oubliés et l’on sent quand même la volonté du studio français à vouloir apporter autre chose. Eden Games a en effet voulu mettre le paquet sur la sauce Hollywoodienne, peut être même un peu trop puisque le comportement des PNJ est pour le coup un peu à la ramasse… Entre le kitch et l’indifférence totale de la gravité de la situation de la part de ses compatriotes, notre héros amnésique n’est pas aidé… Il aura par ailleurs à affronter des créatures (y compris les boss de fin de niv… d’épisodes) au design parfois douteux et peu inspiré sans compter les zombies et autres insectes vénéneux…

Exit le système d’inventaire qui vient la plupart du temps casser la dynamique d’un jeu tel que celui-ci, place à la veste ! En effet, les divers items amassés seront collectés et accessibles via les innombrables poches mises à votre disposition. Toutefois limité dans leur récolte, ces objets seront utiles non seulement pour un emploi d'usage mais pourront être astucieusement combinés pour fabriquer armes et objets clés.



Du vieux spray pouvant être associé au briquet en passant par la batte de baseball, le sabre, la masse ou l'extincteur, il sera même possible de préconfigurer certaines combinaisons comme lampe torche + flingue...

En parlant d’astuce, Alone in the Dark est une série réputée pour la finesse de ses énigmes… Ça tombe plutôt pas mal puisque l’opus ici présenté en regorge et elles sont bien plus généreuses que celles d’un Biohazard de par leur subtilité. En effet, le moteur physique du jeu, le Havok, sera pour le coup de mise pour venir à bout de certains casse-têtes, il vous faudra avoir l'oeil attentif et observer les environs car les objets qui vous entourent vous seront d'une aide précieuse.

Tout n’est cependant pas rose pour cet opus au combien ambitieux puisqu’à force de vouloir trop bien faire et de mélanger les genres, Eden Games s’est lui-même égaré et en a oublié l’essence même d’un bon jeu : le gameplay !

Ici, notre héros est flasque comme pas possible ! Manette ou clavier en main, on sent nettement une certaine lourdeur dans les déplacements du bonhomme sans compter les deux ou trois bugs de collision, les gros problèmes de caméras, les textures des protagonistes et des créatures qui font un peu tâche face à la superbe prestation des développeurs sur les environnements et sur les effets sonores (grande spécialité française !)… Ça manque de bêta-test tout ça !

Les phases de plates-formes, spectaculaires et mises en scène avec brio, manquent de précision dans leur exécution tout comme les gunfight et les affrontements à l'arme blanche qui nécessitent de passer en vue à la première personne faute à l'absence de clarté. Les passages en véhicules constituent une bonne initiative de la part d'Eden mais sont clairement là pour combler une grande linéarité… Bref, pas mal de couaques sur la forme mais tant d'idées sur le fond et c'est bien dommage car le jeu avait fait le job niveau buzz et en a déçu pas mal d'entre nous…

Trouvé pour six euros symboliques à la braderie de Lille, sous blister et sur le support qui a vu naître cette saga légendaire, le PC, cette édition « limitée » comprenant le jeu, une petite figurine, le DVD making-of,  les classiques artbook et OST, je n'ai pas pu résister…
J'imagine que les stocks ont eu beaucoup de mal à partir vu le nombre de blister encore en circulation cinq ans après la sortie du jeu. Je n'avais pas l'intention d'investir dans cet opus qui faisait un peu tâche à côté des anciens car bien trop hors contexte ! Mais à ce prix là, pourquoi cracher dessus ? Après tout, je reste éperdument fan de la saga et Eden Games n'a pas complètement foiré son titre, c'est juste qu'ils ont peut être été un peu trop gourmand…